3ème édition...

Salut Flo, on te fait le compte-rendu de la semaine pour le blog : (on a commencé à t'écrire ce matin, puis coupure de courant, alors on finit ça maintenant... )

Samedi 3 mars, bilan général de la première semaine qui nous a permis de mettre en évidence 3 axes d'avancement du chantier ainsi que ses difficultés et ses intérêts.

• Au niveau de l'avancement du chantier nous avons profité d'une dalle existante (ancien abri des instituteurs) pour attaquer les fondations autour. Cela nous a demandé une journée de travail (mardi).
• Le lendemain nous avons ferraillé les fondations à la main puis coulé le béton sur des ferraillages pour avoir une bonne base en béton armé (fait à la main). Nous avons réussi cette fondation le 2ème jour (mercredi).
• Jeudi nous avons fini le béton, le travail étant à fignoler, puis nous avons démonté le toit de l'abri, ce qui nous a valu des épines sur nos cloques des mains.
• Vendredi nous avons décidé de travailler sur l'autre partie du chantier qui consiste en la réhabilitation du sanitaire (grosse tranchée en pente douce vers la fosse de récupération). Dans le même temps, Didier travaillait pour trouver les matériaux nécessaires. Cette tranchée de 9 m de longueur x 25 cm de large nous a pris la matinée.
• Samedi nous attendions la livraison de terre qui est seulement arrivée à midi. En attendant, nous avons fait la jonction entre les sanitaires et la fosse et nous avons appris le fonctionnement de la presse à briques, qui est difficile à manipuler (physiquement). Nous avons aussi fabriqué un crible pour tamiser la terre rouge. Après l'arrivée de la terre, tout était en place pour travailler, nous avons fait 35 briques. Nous sommes revenus en fin de journée pour faire 150 briques qui vont sécher dimanche et que l'on façonnera lundi.

Au niveau de la fabrication d'une brique, c'est rapide mais délicat car il y a plusieurs étapes : d'abord cribler la terre ; puis mélanger 3 brouettes en montagne de ciment (le mélange est très important et doit être homogène avec 1 seau et demi) ; ce mélange arrive dans la presse avec une pression de 20 tonnes - que font nos bras qui se musclent jours après jours) ; puis une dernière manipulation pour faire sortir une brique de 30 cm x 15 cm, très belle à nos yeux. Nous formons des équipes de 2 à chaque poste, ce qui nous permet de faire 70 briques à l'heure (ce chiffre va évoluer).

En ce qui concerne les difficultés du chantier, c'est tout d'abord le manque de préparation du côté sénégalais et l'absence de nos pairs sénégalais (ados et parents) qui nous font grand défaut. Didier puis ensuite Fabi ont rappelé à Tidiane ses engagements et après quelque temps, seulement 4 jeunes sénégalais sont venus nous aider. Notre relation avec ces 4 ou 5 sénégalais présents sur le chantier est très enrichissante et passé leur étonnement de voir des filles travailler, ils se sont bien intégrés au groupe. Il y a aussi le gardien de l'école qui fait tout pour nous aider, toujours disponible et souriant du haut de ses 60 ans. Des enfants de l'école élémentaire font le mur séparant les deux écoles pour venir nous aider. Nous espérons que la semaine va nous apporter + de monde. Une autre difficulté consiste en l'approvisionnement du chantier : en effet le Sénégal est en partie musulman, et ne travaille donc pas le vendredi, ce qui a retardé l'arrivée de la terre. Il nous a en + fallu nous acclimater à la châleur et apprendre à ne pas trop boire, ce qui nous a valu des maux de ventre et des nausées.

La maison où l'on vit est mise à disposition par l'association "La Voie", qui est une "maison du peuple", et dans laquelle circulent tous les jeunes de l'association. C'est avec ces jeunes que nous avons énormément de relations et avec qui nous avons organisé une réunion-débat sur des questions de fond comme la religion, l'image de la France, la situation de la Femme... Une réunion est prévue dans la semaine, uniquement entre femmes sénégalaises et francaises, afin de permettre à ces femmes de s'exprimer librement, car nous avions ressenti trop de retenue sur la précédente réunion. La communication avec ces jeunes est de plus en plus facile et les discussions vont bon train. Nous apprenons même beaucoup de mots en wolof, et cela favorise grandement notre intégration.

En conclusion, nous gardons espoir de finir le chantier vendredi midi. Nous comptons sur la solidarité Sénégalaise et nous avons décidé de travailler 3h de plus le soir pour cela.

Voâla !