jeudi 6 septembre 2007

10 - IMAGES ET IMPRESSIONS AFRICAINES

« L’Afrique était exactement comme je me l’imaginais, avec des personnes partout, ça grouille, c’est vivant !! On ne sait pas où donner de la tête ! Les personnes sont très chaleureuses et s’entraident. Là-bas, tout le monde se parle, ils vivent dans la rue ensemble ! C’est beau à voir ! » Laetitia
« En ce qui concerne Tambacounda, la première chose qui m’a marquée, c’est la quantité impressionnante de taxis ! J’avoue que je ne m’y attendais vraiment pas, je ne m’attendais pas aux calèches non plus.» Laetitia



"La décharge par laquelle nous passions pour aller à l’école était aussi impressionnante, c’est quand même très pollué…" Laetitia


« Si je me sentais gênée lorsqu‘ils venaient nous dire toubab, j’adorais dire bonjour à tout le monde." Léa


"Au marché, j’observais, les relations des gens entre eux et c’était géant » Léa

"Je n'avais pas pensé qu'il y aurait autant d'odeurs" Valentin

« Ce qui m’a le plus choqué, ce sont les Talibés. Les parents qui ne peuvent subvenir aux besoins de leurs enfants garçons, les confient au marabout qui doit prendre soin d’eux. Sauf que ces pauvres enfants sont dehors toute la journée avec une boite de conserve à dire «donne-moi 100 francs». Léa

« Nous avions organisé une réunion mixte, mais lors de celle-ci, quand les femmes voulaient répondre, elles étaient coupées par les hommes qui répondaient à leur place, en disant qu’elles étaient satisfaites de leur statut et de leurs conditions. Alors nous avons décidé d’organiser une réunion composée de femmes exclusivement, on était une trentaine à peu près. » Laetitia

"Ah, cette réunion, on en parlera beaucoup ; avant et après, les Africains surtout ! Pour Boubacar, tous les prétextes sont bons pour tenter de s’incruster : une information à communiquer, des bancs à apporter... Il faudra exiger avec humour qu’il veuille bien quitter la terrasse en simulant de le chasser avec un balai.

Cette rencontre avec les Africaines, les filles l’ont demandée, juste les femmes, pour y parler des femmes. Elles en ont des questions à propos de la polygamie, de l’excision, de la liberté de choix, du rôle que les femmes sénégalaises jouent au quotidien, de leur façon de concevoir leur vie, sur l’éducation et la possibilité d’exercer un métier… Célia, Laetitia et Léa ont envie de comprendre ce qui leur paraît incompréhensible pour elles-même.

Sur la terrasse, en cette fin d’après-midi, il y a beaucoup de femmes, de tous les âges. C’est sûrement la première fois qu’on leur propose une réunion comme celle-ci, sans les hommes…Très rapidement, les femmes se mettent à parler, les plus âgées surtout : respect oblige, les jeunes n’osent pas forcément donner leur avis :

« - La polygamie, oui, ça a des bons côtés, on n’ est pas seule, on a une coépouse qui peut devenir une alliée, on partage les tâches ménagères, …euh, oui, ça a des bons côtés mais… c’est pas souvent comme ça. Et puis, moi, je fais le marché, la cuisine, la lessive (à la main), les enfants aussi à s’occuper, je vends aussi un peu pour gagner quelques CFA…
- et ton mari, il t’aide ?
- non, il est au chômage. »

Une autre femme explique : « on travaille toujours : la maison, les enfants et puis si on peut, on trouve un petit travail à l’extérieur. C’est pas facile. Le soir on a plus envie de rien, on est fatigué. Pour vous, c’est plus simple ; vous avez plus de facilités. On est inquiète pour nos enfants, il n’y a rien pour les plus jeunes, ils traînent souvent dans la rue. On aurait bien besoin d’un endroit pour eux comme une Case des tout-petits et d’une salle pour nous, pour apprendre, pour travailler. »

Il faut écouter, et entendre derrière les mots. La tradition et la pression sociale sont déterminantes, même si on commence à deviner qu’il y a au fond, un véritable besoin de reconnaissance et un autre regard des femmes sur leur condition qui commencent à faire surface, timidement peut-être, mais contrairement à ce qui se passait il y a une dizaine d’années, elles parlent, elles disent leurs inquiétudes, leurs désirs de se voir considérer comme des femmes et pas seulement comme des mères ou des épouses dépendantes ; dépendantes mais tellement efficaces et essentielles à la société africaine. Elles sont coincées par le poids de la tradition, par l’urgence des difficultés quotidiennes. Lucides, elles commencent à revendiquer ce que leurs mères n’ont jamais osé dire et dénoncer. Mais l’Afrique ce n’est pas l’Europe alors elles nous demandent : « on peut pas faire comme vous ; on va pas manifester dans la rue, c’est pas possible, mais on voudrait bien savoir ce que vous feriez à notre place, comment on peut changer ça ? »

Les filles sont attentives, elles sentent bien qu’il ne faut pas brusquer les choses et respectueuses de ces femmes et de leur culture, elles m’interrogent : « tu crois qu’on peut leur demander comme ça ? »
. Sylviane

1 commentaire:

Unknown a dit…

Bonjour,
J'ai rejoint l'équipe d'Antenna Technologies pour prendre en charge la diffusion de nos appareils de chloration. Il est très utilse pour nous d'avoir un retour des utilisateurs sur terrain. Je vois que vous aviez acheté un de nos appareils WATA en Aout 2007 et j'aimerais beaucoup avoir de vos nouvelles et savoir quelle utilisation vous en faites. Auriez-vous une adresse email ou je puisse vous envoyer un petit questionnaire?
D'avance, je vous remercie.
Bonne continuation,
Carole de Bazignan
cdebazignan@antenna.ch