jeudi 6 septembre 2007

9 - LE QUARTIER AFIA

Nous étions logés au quartier Afia par l'Association "La Voie", dont le but est d'améliorer les conditions de vie de ce quartier excentré et enclavé de Tambacounda. L'accueil qui nous fut réservé fut des plus chaleureux.


Boubacar, directeur de l'association, mit à notre disposition un certain nombre de personnes pour les repas, la gestion de l'eau, le gardiennage. Lui-même ne fut pas avare de services concernant le déroulement de notre chantier. Chaque jour, Sylviane supervisait l'achat des denrées alimentaires sur le marché et chaque jour, l'un d'entre nous participait à la préparation des repas.

"Chaque matin, un des jeunes reste « à la maison », c’est son jour de participation aux tâches : vaisselle, courses, préparation des repas et élaboration du menu pour le lendemain. Nous sommes aidés par Awa .C’est avec elle que nous faisons le marché. Celui de Tamba est grand et animé. C’est un véritable spectacle, une autre façon d’approcher le quotidien africain : les camions déchargent les fruits au milieu d‘une marée humaine ; les femmes, un seau à la main ou sur la tête, font leurs achats : 3 ou 4 légumes, un peu de riz, un poisson, quelques brins de menthe, un petit sachet d’épices. Ici tout se vend à l’unité ou en petite quantité ; on est bien loin de nos caddies remplis et de nos super marchés d’abondance ! même la lessive, le sel, le beurre s’achètent en petites doses. Il faut se frayer un chemin parmi les étals de poissons, de légumes, de tissus et de marchandises en tous genres, il faut enjamber les maniocs, les papayes, les citrons …posés au sol, sur des bouts de tissu . Ici aussi, il faut marchander : souvent, à la vue du toubab, les prix se mettent à grimper. Il y a des jours où je supporte mal cette attitude, alors je râle, je refuse de payer le prix fort, Awa me jette parfois un regard inquiet et désolé." Sylviane
"Quand nous rentrons, chargés de nos provisions et de nos gros bidons d’eau, nous retrouvons les jeunes sénégalais(es) du quartier qui sont sorti(e)s du collège et qui viennent passer un moment avec nous. Il y a aussi des jeunes femmes avec leurs nourrissons. Dans la cour, c’est l’occasion d’échanges, de discussions pendant que nous préparons le repas. Awa veut apprendre des recettes françaises et elle nous montre aussi comment cuisiner à la sénégalaise. On utilise le pilon et on cuit sur un feu.

Ces moments-là sont des moments privilégiés et riches de découvertes humaines. Ils me permettent aussi de faire connaissance avec les membres du groupe, de partager des réflexions, d’échanger des impressions sur ce qu’ils sont en train de vivre et de répondre à leurs questions."
Sylviane
« Au quartier Afia l’objectif était davantage de créer des liens avec les personnes de l’association, ce qui a été, pour ma part, réussi. » Valentin

« Leur principale force selon moi, c’est leur solidarité (…) Là-bas, un quartier, c’est une communauté. C’est assez beau à voir. » Mathias

« Ce qui m'a marqué, c'est le niveau de vie. (…) Eux ont peut-être «l'habitude», mais pour nous, c'est là qu'on se dit que chez nous on vit comme des rois. De notre point de vue, la plupart vivent avec le minimum, pas « d'accessoires » qui sont pour nous indispensables. Bien entendu pas de grande distribution, mais beaucoup de petites boutiques, et un marché gigantesque permanent. J'ai beaucoup aimé ce type de vie. » Guilhem


"Cette jeune association met en place des actions de développement pour le quartier d’Afia : santé, éducation, environnement. Nous apprendrons lors de la réunion avec les femmes que ce quartier était véritablement un quartier « chaud » : chômage particulièrement développé, délinquances, niveau sanitaire inquiétant, …Nous nous y sommes promenés, nous avons rendu des visites de courtoisie aux membres de la communauté : ce quartier est l’un des plus propres de Tamba, on n’y verra pas de décharges sauvages, pas d’agressivité, les jeunes nous saluent ou jouent au foot avec les garçons, le poste de santé est vraiment spacieux et propre, pas suréquipé, bien sûr, mais…, les femmes ne nous ont pas menti ; et on comprend que la volonté collective de toute une population de se prendre en charge s’organise pour apporter des réponses concrètes et pertinentes. Quand on a 19 ans, qu’on bosse pour aider sa famille à vivre, qu’on est en 3ème parce qu’on a envie de réussir, et qu’on s’implique dans le développement de son quartier, ça interpelle tout de même un peu , non ?" Sylviane

« Nous profitions surtout du soir pour pouvoir discuter avec les jeunes du quartier Afia qui venaient quasiment tous les jours. » Laetitia

"La maison que nous avons louée sera, chaque jour, un lieu de rencontres avec les jeunes du quartier et les membres de l’association La Voie. Boubacar, qui en est le président, fera de son mieux pour répondre à nos besoins et nous aider à régler les petits problèmes logistiques et techniques." Sylviane

"En tout cas, les discussions iront bon train, les échanges et les confrontations engendreront des prises de conscience, créeront des liens. Les plus jeunes viendront apprendre leurs leçons dans la cour de la maison, aidés par le groupe… " Sylviane

Aucun commentaire: